Associations, Guildes, Compagnonnage

     (climat tempéré).

(informations, recueillies sur des sites expérimentaux, à vérifier et adapter à votre situation de culture).

 

Les guildes

Les guildes sont des groupes d’espèces qui s’entraident et inter-agissent.

Elles expliquent les rôles agronomiques des différents végétaux.

Une guilde est une liste de plantes différentes ayant des fonctions complémentaires et qui peuvent s'associer :

  • Plantes productrices
  • Fixateurs d’azote
  • Plantes accumulateurs dynamiques/reminéralisantes
  • Plantes attirant/repoussant les insectes,...
  • Plantes mellifères
  • Plantes aromatiques
  • Plantes couvre-sol
  • Autres roles: ombrage,...

Une guilde correspond bien sûr à un milieu particulier (sol, climat). 

Les guildes sont toujours à créer, faire évoluer, selon tous ses besoins particuliers.

 

 

Tout écosystème contient (en plus des plantes productives) des plantes avec ces fonctions vitales :

-Plantes fixatrices d’azote : légumineuses en général


-Plantes accumulateurs dynamiques/reminéralisantes : plantes remontant à la surface les minéraux inaccessibles par les autres plantes.

-Plantes attirant (ou repoussant) les insectes : fondamentales pour gérer les flux d’insectes auxiliaires et donc des ravageurs


-Plantes mellifères : participent à la pollinisation (et donc à la production) du système et à la production annexe de miel


-Plantes aromatiques : entrainent un « brouillard olfactif » et des effluves désagréables pour les ravageurs, certaines participent de par leurs huiles essentielles à la santé globale du système


-Plantes couvre-sol : protègent le sol en limitant l’érosion et offrant un tampon climatique.

Certaines plantes regroupent plusieurs fonctions en même temps.

 

L'action bénéfique des "guildes"

Voici un extrait d'une Newsletter de ce site Web: https://veille-permaculturelle.fr/   de Frederic Proniewski  citant le livre de

Jessi Bloom et Dave Boehnlein, "La permaculture en pratique".

 

Jardiner avec les guildes : 3 types de guildes

En permaculture, un groupe de plantes mutuellement bénéfiques réunies en communauté interactive est appelé une guilde. 

Dave Jacke et Eric Toensmeier, auteurs du classique Edible Forest Garden, identifient trois types de guildes  pour montrer que les permaculteurs utilisent ce terme différemment des écologues : 

 

Guildes fonctionnelles. 

Ce type de guilde regroupe toutes les espèces remplissant une fonction précise ou une niche écologique particulière (par ex., les plantes attirant les prédateurs
des ravageurs, ou les couvre-sol fixateurs d'azote). C'est le sens du mot en écologie. Chez les humains, 

tous les boulangers ou tous les maçons d'une ville appartiennent à la guilde correspondante. Dans notre contexte, tous les éléments remplissant une fonction donnée et nécessaire (par
ex. produire de l’électricité ou de la nourriture, prolonger la saison) peuvent être recensés, 

nous donnant un éventail d'options ou puiser pour résoudre des problèmes particuliers. 

 

 

Guildes complémentaires. 

Ce type de guilde regroupe des espèces aux fonctions complémentaires, qui travaillent ensemble ou se soutiennent mutuellement. C'est en ce sens que
les permaculteurs emploient le mot. Une guilde complémentaire peut comprendre un fixateur d'azote, une plante attirant les prédateurs et une autre attirant les pollinisateurs. 

En établissant la liste des guildes fonctionnelles du jardin, nous pouvons en extraire les espèces qui permettront de créer des guildes complémentaires. 

 

 

Guildes de partage des ressources.

Ce type de guilde regroupe des espèces qui se partagent les ressources en utilisant des niches différentes, par exemple une plante à bulbe qui a besoin de soleil en début de saison et un arbre à feuillaison tardive (partage de la lumière), ou une plante à racines superficielles et une plante à racine pivot, qui exploitent les minéraux du sol à des profondeurs différentes. L'idée est de maximiser la coopération et de minimiser la concurrence afin que toutes les plantes de la polyculture puissent s'épanouir. 

 

 

Chacun de ces types de guilde peut vous guider pour sélectionner des combinaisons de plantes destinées à votre jardin. 

Faites des listes de plantes regroupées par guildes fonctionnelles afin d'avoir un éventail d'options sous la main, par exemple une liste de barrières à mauvaises herbes, de producteurs de mulch, de fixateurs d'azote, d'accumulateurs dynamiques, de brise-vent, de plantes pour les animaux, de plantes répulsives, de retardateurs de feu, de plantes aromatiques, médicinales ou fourragères, ainsi que de plantes à vannerie, à bois, à fibres, à fourrage, à huile et à fleurs à couper.

Et,

A partir de ces listes, vous pouvez créer des guildes complémentaires. 

Par exemple,
votre guilde complémentaire peut inclure une plante vivrière, un fixateur d'azote, quelques accumulateurs dynamiques et une barrière à mauvaises herbes. 

Une fois cette liste établie, vérifiez si certaines espèces entrent en concurrence en utilisant le principe de répartition des ressources.
 

Les plantes choisies se partagent-elles les ressources ou se font-elles concurrence ? 

Si c'est le cas, 

allez-vous régler le problème en cultivant l’espèce la plus vigoureuse 

ou en remplaçant une des espèces ? 

 

Outre ces catégories, nous distinguons aussi souvent les guildes d'établissement et les guildes de maturité. 

 

Une guilde d'établissement est une guilde utilisée pour démarrer la végétalisation d'un terrain. La guilde comprend généralement les espèces cibles qu'on tente d'établir ainsi que des espèces pionnières qui faciliteront leur établissement. 

Beaucoup de ces pionnières, voire toutes, seront éliminées par l'ombre à mesure que les plantes cibles grandiront. 

 

Une guilde de maturité comprend les espèces compatibles à planter ultérieurement pour remplacer les pionnières éliminées. Par exemple, si la strate arborée de votre végétation referme sa couronne, vous pouvez planter un sous-bois de plantes médicinales tolérant 1'ombre, telles que le ginseng, l’actée à grappe, ou l’hydraste." (Fin de citation) 

 

Grâce aux guildes fonctionnelles et complémentaires, les dégâts dus aux maladies et aux ravageurs sont limités. 

https://deref-gmx.fr/mail/client/YERUFEaQq3Y/dereferrer/?redirectUrl=http%3A%2F%2Fwww.humanite-biodiversite.fr%2Fsystem%2Fattachments%2F2744%2Foriginal%2FLes_ https://www.humanite-biodiversite.fr/page/1214033-accueil

 

 

 

Compagnonnage entre espèces

Sources : www.encyclo-ecolo.com/Cultures_associées

https://association.fruits.oublies

https://eap.mcgill.ca/agrobio/ab330-09.htm

 

 

La présence de chaque espèce dans un système donné est étroitement liée à celle des autres : arbres, oiseaux, mammifères, insectes et micro-organismes du sol vivent en relation intime.

L'association de cultures favorise la création de milieux riches, diversifiés et plus équilibrés.
Une couverture végétale est créée, elle protège le sol de l'érosion, favorise l'infiltration de l'eau, réduit l'évaporation et par sa décomposition, améliore la fertilité et la structure du sol.

L'association des plantes peut ainsi servir à contrôler les maladies et à minimiser les attaques des insectes.

L'impact positif de l'association des cultures contre les parasites ou maladies se fait rarement ressentir pleinement la première année ; il se ressent quand les plantations sont complètement installées.

Il faut chercher à améliorer son sol pour avoir un sol riche en humus.

Un sol sain et fertile est le principal facteur qui équilibre les rapports entre parasites et prédateurs.

 

Les cultures associées ou l'association de culture

L’alternance et l’association des cultures consiste à faire des cultures associées à leur mutuel bénéfice. Cette technique de cultures associées est aussi appelée "compagnonnage de plantes"

Les associations de plantes les plus connues sont les associations graminées (céréale)- légumineuses à graines.

Les plantes compagnes sont des plantes qui s'associent de manière vertueuse.

Associez les cultures pour une meilleure santé de vos plantes, c'est aussi les faire tourner.

Dans votre jardin :

L’association des plantes selon leurs affinités permet d’organiser la rotation des cultures, de lutter contre les agents parasites.

L'association des cultures potagères permet donc d'optimiser l’occupation de l’espace. L'architecture du potager qui est définie et structurée par les associations de plantes.

Avec l'association des plantes, en se basant sur l'affinité des plantes entre elles, on met en place la rotation des cultures en fonction des affinités sur l’espace et dans le temps.

pourquoi associer les cultures

Les principales raisons d’associer les cultures :

-Mieux profiter de l’azote puisé dans l’air par les espèces appartenant à la famille des légumineuses (haricot, pois, fève, trèfle,...) et qui est libéré dans le sol au fur et à mesure de la décomposition des racines.


-Bénéficier de l’effet protecteur (face aux maladies) ou répulsif (face aux ravageurs) de certaines espèces. Dans les cultures associées, on veillera à ne cultiver ensemble que des espèces qui se stimulent mutuellement ou qui au moins ne se gênent pas.

-Profiter de l’influence bénéfique que certaines espèces végétales ont sur d’autres, probablement à cause de substances excrétées par leurs racines.


-Mieux occuper l’espace en associant des espèces à cycle court et des espèces à cycle long.


-Mieux utiliser le sol qui sera dès lors plus productif ; optimiser la surface de culture.

-Mieux couvrir le sol de façon à le rendre moins facilement envahissable par les mauvaises herbes.

- réduire la concurrence pour les éléments minéraux spécifiques

 

Quelques Principes de bon compagnonnage entre végétaux

 

Les plantes qui défendent les plantes

Les propositions d’associations ne sont que des constatations empiriques issues de l'expérience qui constate l'affinité ou l'"inimité" des plantes.

Certaines associations sont liées aux lieux et climats et donc moins probantes dans d’autres endroits.

Règles de base :

1 - Eviter de cultiver côte à côte, des membres de la même famille.

              Par exemple : oignons et échalotes.


2 - Eviter de pratiquer les monocultures intensives qui deviennent des cibles de choix pour les nuisibles.

Pour un potager « bio » avec annuelles, bisannuelles :
 Pour éviter la multiplication des nuisibles et l’appauvrissement de votre sol, la rotation de vos cultures est une bonne réponse. Ne pas négliger l’arrosage, si possible goutte à goutte, avec de l’eau de pluie récupérée.

Les soucis et les œillets d’inde sont les plantes les plus utilisées pour le jardinage associatif.
 Les Liliacées et les Légumineuses doivent être séparées car elles ne font pas bon ménage.

 

 

Types d'aménagement

Il y a 3 façons principales d'aménager le verger pour favoriser les auxiliaires.

Le couvre-sol

Il s'agit de cultiver en remplacement du couvre-sol habituel de graminées des cultures annuelles ou vivaces telles que le sarrasin, la phacélie, la moutarde ou des légumineuses comme le trèfle ladino. Ces cultures se ressemeront d'elles-mêmes si on les laisse monter en graines. Elles peuvent aussi être utilisées comme engrais vert qui stimuleront la vie du sol.

L'avantage de cette approche est que les insectes bénéfiques vont être répartis uniformément dans le verger ce qui permet aussi un contrôle uniforme. L'inconvénient est parfois le travail et les coûts impliqués dans l'établissement de ces couvre-sol et leur entretien.

La plante compagne

Il s'agit de cultiver soit sous l'arbre ou au niveau de la périphérie des branches (drip line) des plantes le plus souvent pérennes ou bisannuelles. On retrouvera dans cette catégorie des ombellifères et des composées surtout.

Sans doute mieux adaptée aux petits vergers, cette approche permet d'attirer les insectes bénéfiques là où on le désire tout en conservant le couvre-sol déja établi.

 

La zone florale ou la Haie

Il s'agit d'établir des zones protégées où l'on cultivera une diversité de plantes à fleurs attirantes.

Ces zones de toutes grandeurs peuvent être établies à la place d'un arbre mort récemment, dans la périphérie du verger, le long des chemins de ferme, près des brise-vent ou des bâtiments. On peut aussi créer une plus grande zone sans arbres, une espèce de "centrale à insectes" au centre du verger. C'est d'ailleurs cette dernière approche qu'étudient présentement des chercheurs d'Agriculture Canada.

Zone à protéger, éviter le fauchage par inadvertance.

La principale limitation de la zone florale est que certains insectes bénéfiques n'ayant pas un rayon d'action très grand n'iront pas visiter les parties du verger éloignées des zones florales. Son avantage est que la gestion des plantes attirantes est grandement simplifiée parce qu'elles sont restreintes à un ou quelques endroits dans le verger.

 

 

L'association des plantes compagnes

Associer en fonction de la forme végétative des espèces (racines profondes et racines superficielles) permet de rationaliser l'espace, les plantes pouvant s'imbriquer les unes et les autres.
 De plus, les plantes de forme végétative différente n'ont pas les mêmes besoins en éléments minéraux.


Associer en fonction de la saison et du temps de croissance des végétaux,

Associer en fonction des exigences physiologiques des espèces (croissance lente et croissance rapide, de petite taille aimant l'ombre et grande avide de soleil, protection contre le vent ...).

 

Pour éviter la prolifération des mauvaises herbes, il est conseillé, dans la mesure du possible, de planter entre les cultures désirées des cultures ayant plus une fonction de couverture du sol et d’engrais vert. Exemple: Semé assez serré en juin, le sarrasin par exemple, étouffe les mauvaises herbes et, grâce à son enracinement très profond, rend le sol grumeleux. Capable d’absorber le phosphore sous une forme non assimilable par les autres plantes et d’accumuler le calcium, il constitue aussi un excellent engrais vert à retourner dans le sol.

Les plantes riches en essences répulsives sont aussi souvent des plantes antiparasitaires. Il s’agit la plupart du temps d’herbes et de fleurs fortement aromatiques, utilisées de toute façon en cuisine ou au jardin.

 

Les fleurs comme source de nourriture

Les fleurs, sources de nourriture pour de nombreux prédateurs et parasites qui attaquent les ravageurs des vergers.

Plusieurs guêpes parasitaires de l'ordre des hymenoptères, par exemple, se nourrissent de préférence du nectar des ombellifères comme la carotte sauvage.

Les insectes prédateurs ne dédaignent pas non plus les fleurs lorsque les proies se font moins nombreuses. Ainsi, les larves de certaines espèces de chrysopes se nourrissent du nectar des composées comme le chardon vulgaire aussi bien que du miellat des pucerons (Downes, 1974). Les coccinelles se nourrissent du pollen de plusieurs espèces végétales dont le pissenlit. Le pollen est aussi une source de nourriture pour les syrphes et les acariens prédateurs.

Les prédateurs généraux peuvent être attirés indirectement par les couvre-sol de fleurs en raison de l'abondance de proies alternatives qu'ils peuvent y retrouver.

Les ravageurs les plus susceptibles d'être contrôlés en encourageant les auxiliaires sont les papillons de nuit (carpocapse, tordeuses) ainsi que les pucerons et les tétranyques.

 

Gestion des plantes

Pour avoir des fleurs pendant le plus longtemps possible dans la saison, on peut:

- choisir des espèces dont la floraison s'étale sur une longue période;


- implanter des espèces différentes dont les floraisons se succéderont;


- répéter les semis des plantes annuelles de façon à toujours en avoir en floraison;


- faucher les plantes avant qu'elles ne forment fruit de façon à les faire fleurir à nouveau.

Le fauchage des plantes peut être plus qu'une façon de gérer la floraison.

Ainsi, dans le cas d'un couvre-sol diversifié de légumineuses et d'autres plantes, il peut être intéressant de faucher aux périodes critiques pour encourager les prédateurs généraux à attaquer les proies dans les arbres plutôt que les proies présentes dans le couvre-sol. Une bonne connaissance du cycle de vie des ravageurs et un dépistage attentif sont dans ce cas des atouts importants.

 

Critères de choix des plantes à utiliser

Wolfgang et al. (1989) ont proposé les critères suivants:

- Temps de floraison: il faut éviter les plantes qui fleurissent tôt car elles peuvent aussi détourner l'attention des pollinisateurs des fleurs de pommiers. On peut préférer des plantes dont la floraison s'étale sur une longue période ou une série de plantes dont les temps de floraison se succèdent.

- Capacité d'attraction des auxiliaires: la grandeur, la forme, la couleur et la production de nectar des inflorescences sont des facteurs qui affectent l'attirance des auxiliaires.


- Capacité d'attraction des ravageurs: les plantes choisies ne doivent pas encourager les populations de ravageurs.

- Facilité de gestion et endurance: les plantes choisies doivent pouvoir endurer le trafic en verger et ne doivent pas augmenter la charge de travail exagérément.

Le nombre d'espèces de plantes qu'on peut introduire au verger est immense. Jean-Marie Ghillebaert, un pommiculteur français, a diversifié son verger au point d'y retrouver plus de 200 espèces végétales (Thorez, 1991). Quoiqu'il en soit, des spécialistes du contrôle biologique (King et Olkowski, 1991) insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas d'accroître la diversité des plantes à l'aveuglette. La complémentarité et la fonction des espèces végétales est plus importante que leur nombre.

 

 

ESPÈCES VÉGÉTALES À UTILISER

Le tableau 1 à la fin de ce document présente les différentes espèces végétales qui peuvent être utilisées pour attirer les insectes auxiliaires (là, surtout des ombellifères et des composées, bien que les autres familles présentent également un potentiel intéressant).

 

Ombellifères

Les plantes de la famille des ombellifères sont particulièrement attirantes pour un grand nombre d'auxiliaires. Plusieurs espèces de guêpes parasitaires possèdent des parties buccales courtes et ne peuvent qu'atteindre les glandes nectarifères bien exposées, ce qui est le cas des ombellifères.

Dans une étude sur la préférence de la guêpe parasitaire Itoplectis conquisitor, qui attaque les larves du carpocapse de la pomme, Leius (1962) a observé que l'insecte préférait le panais sauvage a tout autre plante comme source de nectar. La carotte sauvage venait en second lieu. Les mâles de cette espèce sont particulièrement capricieux car on ne les retrouve presque seulement sur les fleurs d'ombellifères contrairement aux femelles qui visitent les fleurs de plantes d'autres familles comme les légumineuses ou les caryophyllacées.

Maingay et al. (1991) ont étudié les populations d'insectes bénéfiques sur des plants de fenouil au Massachusetts. Ils ont ainsi dénombré, parmis les insectes visitant cette plante sur 12 semaines de floraison, 48 espèces différentes d'ichneumonides et cinq espèces de coccinelles.

Une façon simple, rapide et peu coûteuse d'établir des ombellifères dans un verger est de se procurer des carottes et des panais (les racines et non les graines!) et d'en planter quelques-uns dans le sol au niveau de la périphérie des branches. Comme ce sont des bisannuelles, les racines vont produire des fleurs dans l'année même. Il sera facile de faucher les fleurs avant qu'elles ne produisent des graines.

Composées

Les asters, vergerettes et verge-d'or qui fleurissent typiquement à l'automne sont des sources de nourriture pour les ichneumonides. La tanaisie (Tanacetum vulgare), bien qu'elle soit une plante plutôt envahissante, attire en grand nombre diverses espèces de coccinnelles. Dans les expériences de l'institut Rodale (Poncavage, 1991), l'anthemis (Anthemis tinctoria) s'est avérée favorable aux guêpes et mouches parasitaires tandis que les cosmos (Cosmos bipinnatus, variété White sensation) se sont montré attirantes pour les prédateurs en général et en particulier les araignées. Les fleurs des composées servent de sources de glucides pour les larves des chrysopes. Les marguerites blanches (Chrysanthemum leucanthemum) et jaunes (Rudbeckia hirta) ainsi que l'achillée millefeuille (Achillea millefolium) sont également favorables aux auxiliaires.

Légumineuses

Les légumineuses, en plus de ne pas concurrencer les arbres pour l'azote du sol, peuvent attirer plusieurs auxiliaires grâce à leur période de floraison très longue. En verger biologique en Californie, Altieri et Schmidt (1985) ont observé le plus grand nombre d'auxiliaires, particulièrement des punaises prédatrices et des guêpes parasitaires, sur des couvre-sol de légumineuses. Dans la série de plantes qu'ils ont étudié, le trèfle ladino, cultivable chez nous, arrivait bon deuxième après le trèfle de Salinas. Les légumineuses permettent également d'accroître le rôle des prédateurs du sol.

Leius (1960) mentionne le mélilot blanc (Melilotus alba) comme étant l'une des sources préférées de nectar pour Itoplectis conquisitor.

Un des problèmes majeurs associés à l'utilisation de couvre-sol de légumineuses est l'encouragement des populations de punaises ternes et autres punaises qui peuvent provoquer la déformation des fruits lorsqu'elles se nourrissent sur les fleurs au printemps. Cela est particulièrement vrai pour le mélilot jaune, le trèfle rouge et la luzerne. Les trèfles peuvent aussi attirer la cérèse buffle.

Labiacées

La menthe (Mentha spicata) peut attirer beaucoup d'auxiliaires bien qu'elle puisse devenir un couvre-sol envahissant. Maingay et al. (1991) ont dénombré 10 espèces d'hymenoptères prédateurs visitant la menthe sur un mois de floraison au Massachusetts. La menthe attire également plusieurs espèces de mouches bénéfiques. L'agripaume (Leonorus cardiaca) est une plante bien aimé des bourdons, des pollinisateurs efficaces même par grand vent.

Crucifères

Leius (1960) considère la moutarde sauvage comme une des sources préférées de nourriture pour les femelles d'Itoplectis conquisitor, un parasite important du carpocapse.

Une crucifère ornementale, l'alysse (Lobularia maritima ou Alyssum maritimum), s'est avérée la plante la plus prometteuse dans les expériences de Chaney (1992) en Californie, permettant d'attirer plus de 200 insectes bénéfiques par ravageur! Elle est peu compétitive avec les cultures, ne devient pas une mauvaise herbe étant facilement contrôlée mécaniquement et n'attire pas la punaise terne et les pucerons. Elle fleurit en environ 30 jours et ses effets se font ressentir à environ 10 à 15 mètres de distance.

Fye (1983) a conclu de ses recherches que les crucifères de type radis, colza et navet ne sont pas indiqué pour attirer les prédateurs.

Polygonacées (sarrasin)

Le sarrasin a déjà été un engrais vert populaire dans les vergers du Nord-est américain (Pieters, 1927). Le sarrasin attire les syrphides qui ont tendance à être en activité au printemps. Dans leurs recherches en verger biologique en Pennsylvanie, Wolfgang et al. (1989) ont constaté qu'un couvre-sol de sarrasin attirait des insectes provenant de 21 familles d'insectes bénéfiques. Les seuls insectes ravageurs attirés par le sarrasin durant sa floraison étaient la punaise terne et le coléoptère japonais, le dernier n'étant pas un problème en général au Québec.

Phacélie

La phacélie est une plante très attirante pour un grand nombre d'insectes bénéfiques en plus d'être une des plantes les plus mellifères. Elle attire particulièrement les syrphides prédateurs des pucerons ainsi que les carabes selon une étude allemande (Klinger, 1987). Des chercheurs soviétiques ont accru le parasitisme de la cochenille de San josé (Quadraspidiotus perniciosus) par Aphytis proclia de 5% à 75% en faisant trois semis successifs de phacélie entre des rangées de pommiers (Telenga, 1958). Il a aussi été démontré que la phacélie peut accroître l'abondance d'Aphelinus mali qui contrôle le puceron de la pomme et améliorer l'efficacité des trichogrammes (Van den Bosch et Telford, 1964).

La phacélie supporte bien le passage du tracteur même en floraison. Pour plus de détails sur la phacélie, consulter le document synthèse sur la culture de la phacélie produit par le service d'information Agro-Bio.

Autres plantes

Fye (1983) a conclu de ses recherches que le blé et l'orge ne sont pas indiqués pour attirer les prédateurs.

La molène (Verbascum thapsus) attire la punaise de la molène, un prédateur qui attaque voracement les tétranyques et les pucerons. Malgré son efficacité, ce prédateur peut s'attaquer aux pommes mais seulement au cultivar Rouge Délicieuse. Ses dommages sont reconnaissables à des verrues sur les pommes. La molène aime les sols à nu. On peut l'implanter à l'intérieur ou autour du verger.

L'asclépiade et le liseron des champs (Convolvulus arvensis) sont des sources de nourriture pour les femelles d'Itoplectis conquisitor.

Conclusion

Bien qu'il reste beaucoup à faire pour mettre au point des modèles de verger où les auxiliaires sont appelés à jouer un rôle important, cette revue démontre néanmoins que les possibilités sont immenses du côté des espèces végétales à favoriser pour accroître l'efficacité des auxiliaires.

Tableau 1:

   

 

Quelques bonnes "compagnes" au verger :

 

L'ail et les membres de sa famille : Ciboulette, Echalote, Oignon, et l'Ail ornemental.

Cette famille (Allium) possède des propriétés répulsives et est une des plus efficaces pour repousser les insectes.

Ciboulette :

se plante près des pommiers pour prévenir de la tavelure, de la gale et des chancres. Utilisée en infusion, elle permet de lutter contre le mildiou des groseilliers ou contre la rouille de la menthe.
A pulvériser contre la tavelure et pour venir à bout de la gale des pommiers.

On l'utilise aussi contre l'oïdium et l'anthracnose des groseilliers à maquereaux.

Ail :

planté aux pieds des pêchers pour protéger de la cloque (comme l'oignon).
La poudre d'ail desséché protège les graines et jeunes pousses des oiseaux et des insectes. Conserver les minces épluchures de peau, les mettre dans de l'eau (de pluie de préférence) et laisser reposer durant 2 à 3 jours.
Vous obtiendrez un insectifuge liquide très efficace à diluer dans 3 fois le même volume d'eau pure pour pulvériser très finement contre les parasites.

Les composées :

Les asters, vergerettes et verges d'or sont des sources de nourriture à l'automne.
La tanaisie attire un grand nombre de coccinelles.
L'Anthémis est favorable aux guêpes et aux mouches parasites.
Les cosmos sont attirants pour les prédateurs et particulièrement les araignées.
Les fleurs de composées servent de sources de glucide pour les larves de chrysopes. Les marguerites blanches et jaunes et l'achillée millefeuille sont également favorables aux auxiliaires.

Les crucifères :

La moutarde sauvage est une des sources de nourriture préférées des femelles d'Itoplectis conquisitor, un parasite important du carpocapse.
L'alysse s'est avérée la plus prometteuse en attirant plus de 200 insectes bénéfiques par ravageur.

Elle est peu compétitive et n'attire pas les punaises, ni les pucerons.

 

Les crucifères du type radis, colza et navet ne sont pas indiqués pour attirer les prédateurs.

Les graminées :

Celles qui poussent sous les pommiers et poiriers gênent la croissance de leurs racines.

Les légumineuses :

Exemples de petites plantes légumineuses :
haricot, pois, trèfle, luzerne, esparsette, arachide, lespédéza, kudzu, vesce, soja, gesse ... Parmi les arbres et arbustes de cette famille on trouve :
chicot du Canada, févier, virgilier, genêts, robinier faux acacia, faux-indigo, mesquite ... En plus d'apporter de l'azote aux plantes voisines, elles peuvent attirer de nombreux auxiliaires (punaises prédatrices et guêpes parasitaires) grâce à leur période de floraison très longue. 
Les légumineuses permettent d'accroître le rôle des prédateurs du sol.
 Les fruitiers et la vigne apprécient d'être complantés de légumineuses associées à la moutarde (15 %).

Les ombellifères :

Elles sont particulièrement attirantes pour un nombre important d'auxiliaires (carotte sauvage, fenouil, panais sauvage...).
Plusieurs espèces de guêpes parasitaires possèdent des parties buccales courtes qui ne leur permettent de n'atteindre le nectar que de ce type de famille de plantes.

 

Quelques compagnes et leurs usages par liste alphabétique :

Les absinthes :

le purin est utilisé en action préventive et curative contre les pucerons, les chenilles, les altises et les mollusques.

Calendula (Souci) :

émet la même odeur âcre que les oeillets, un peu moins forte.

Camomille :

l'infusion est efficace contre les maladies des jeunes plantes et limite le dessèchement en serre et châssis.
Elle renforce également les plantes et permet de lutter contre les toutes premières attaques de pucerons.

Capucine :

efficace dans la lutte contre les pucerons. Plantée au pied des pommiers, elle prévient contre le puceron lanigère (dans ce cas on la laissera pousser autour du tronc). L'infusion de capucine est à pulvériser en cas d'infestation dans les serres, elle écarte les Aleurodes.

Chardon et Fougère :

en mulch, ils protègent des limaces et des escargots, les deux plantes sont idéales autour des fraisiers.

Consoude :

riche en oligo-éléments et en minéraux, le purin a des vertus fertilisantes. Il renforce les végétaux contre les parasites et les maladies.

Erable :

son système radiculaire dense et superficiel secrète des substances qui inhibent de nombreuses plantes.
Ses feuilles ont cependant un remarquable pouvoir de conservation :
disposées en couches avec des pommes, carottes, pommes de terre et autres racines.

Epicéa :

est agressif et hostile aux autres arbres mais le mulch d'aiguilles améliore la vigueur et la résistance des fraisiers ainsi que le goût des fraises (comme les aiguilles de pin).

Euphorbe :

plantée près des jeunes arbres, elle peut empêcher le mulot de grignoter les troncs et repousse la taupe et le rat. L'euphorbe petit cyprès a cependant un effet très nuisible sur le raisin car elle rend la vigne stérile.

Fougère :

le compost à base de fougère est favorable aux semences d'arbre car il encourage la germination.
Le purin non dilué peut être utilisé contre les limaces et les insectes (pucerons, mouches mineuses, acariens...)

Fraisier :

en plus du mulch d'aiguille, il apprécie particulièrement la compagnie de la bourrache, l'épinard, la laitue et le haricot blanc.

Framboisier :

n'apprécie pas la ronce.

Genêt à balai :

le purin a une action répulsive sur différents papillons.
A utiliser non dilué, préventivement, au moment des vols.

Giroflée :

est utile aux pommiers...

Groseilles à maquereaux :

situés au voisinage de tomates, sont protégés de l'attaque de certains insectes.

Houx :

il aide à drainer les sols humides.
C'est le seul arbuste non "légumineux" qui libère de l'azote dans le sol.

Hysope :

planté près des vignes, il augmente la récolte de raisins.
L'infusion est utilisée contre les maladies causées par des bactéries.
L'hysope bleu repousse particulièrement les insectes (mais aussi le rose et le blanc).

Lavande :

antimite bien connu, la lavande a d'autres vertus insecticides.
On l'utilise sous forme de purin ou de plante compagne pour lutter préventivement contre les pucerons et les fourmis.

Molène :

attire la punaise de la molène qui attaque voracement les tétranyques et les pucerons. Malgré son efficacité, ce prédateur peut s'attaquer aux pommes provoquant des verrues sur les fruits.

Menthes :

toutes les espèces de menthe possèdent une odeur caractéristique, avec de nombreuses nuances. Elles ont la faculté de repousser nombres d'insectes parasites.
Elle repousse la fourmi et donc lutte contre les pucerons noirs (amenés par les fourmis).

La menthe attire aussi plusieurs espèces de mouches bénéfiques.
Menthe poivrée (mentha piperita) est la meilleure variété à utiliser à cause de son odeur très forte.
Une aspersion de menthe poivrée écarte les rongeurs et quelques brins placés près des bulbes et des semences aideront à les protéger des carnivores (à la réserve ou durant les semis).
Les tiges sont coupées durant l'été et mises à sécher : la poudre de feuilles pourra être utilisée toute l'année.
Menthe Pouliot (mentha pulegium) appelée "herbe aux puces" possède une odeur que détestent les fourmis, les moustiques, les mouches et les puces des chiens et des chats. Elle repousse également les altises.

Oiseaux :

sont indispensables pour détruire les insectes nuisibles.
Arbustes attirants par les graines ou les fruits :
micocoulier, sureau, mûrier, merisier, cornouiller, épine vinette, viorne...

Origan :

repousse les parasites de la vigne.

Orme :

la vigne qui grimpe sur les ormes porte d'excellents raisins.

Oeillets d'Inde (tagetes) :

famille de grande valeur pour repousser les insectes qui attaquent la partie aérienne des plantes mais aussi les parasites qui attaquent les racines.
Ils possèdent une odeur acre et piquante que beaucoup d'insectes ne supportent pas : c'est un des meilleurs moyens d'écarter la "mouche blanche" (aleurode), les pucerons et les altises.

Ils contiennent une substance dans les racines qui tuent les nématodes qui attaquent les racines de beaucoup de plantes.
Le grand tagetes africain (tagetes minuta) est utilisé contre le chiendent et les autres mauvaises herbes à racines riches en amidon.

Ortie piquante :

une des plantes les plus importantes et les plus utiles aux jardiniers.
Elle sert de nourriture aux chenilles de divers papillons, vulcains, vanesses et paons. Très riche en oligo-éléments et minéraux, elle sert de compagne aux arbres fruitiers charnus et aux plantes médicinales.
Le purin d'orties est utilisé en prévention des maladies cryptogamiques et en fortifiant.

Pêcher :

la cloque peut être guérie avec un mélange de décoction de prêle, de purin d'ortie et de fumier de pigeon (12 litres par arbre).

Phacélie :

est une plante très attirante pour un grand nombre d'insectes bénéfiques en plus d'être une des plus mellifères.
Elle attire particulièrement les syrphidés prédateurs de pucerons, les carabes et les parasitaires de la cochenille de San José.

Pin :

inhibe de façon notable la croissance des bactéries et la germination des graines (aiguilles).

Pommier :

un compost à base de fumier de pigeon et d'infusion de prêle permet d'atténuer les attaques de gale.

Prêle :

son fort pourcentage de silice permet de combattre à titre préventif et curatif les maladies cryptogamiques (rouille, moniliose, cloque botrytis, mildiou et taches noires).
On l'utilise en décoction non diluée à pulvériser sur les feuilles développées (diluer chaque fois qu'on l'utilise deux fois au même endroit).

Raifort :

l'infusion sert contre les monilioses des arbres fruitiers. Utiliser les jeunes feuilles et appliquer au début de l'attaque.

Rue :

la plus amère des "bonnes herbes", est une excellente répulsive.
Les insectes parasites détestent son odeur âcre et amère au plus haut point :
quelques feuilles de rue posées sur des nids de pucerons les font disparaître.
Son purin est aussi efficace.
Les feuilles peuvent être séchées pour préparer une poudre à maint usage :
- les semences enduites de poudre avant d'être mises en terre sont protégées contre la plupart des parasites.
- la poudre épandue autour des jeunes plants les préservera des insectes.
Elle est une bonne compagne pour les framboisiers.

Rhubarbe :

on utilise l'infusion non diluée en traitement préventif pour lutter contre les teignes et pucerons noirs.

Sarrasin :

engrais vert populaire, attire les syrphidés et des insectes provenant de 21 familles d'insectes bénéfiques.

Sarriettes (sarriette des jardins et sarriette des montagnes) :

Souvent connues sous le nom "d'herbes aux fèves" car elles constituent d'excellentes compagnes pour les fèves et haricots à rames.
Elles exhalent une odeur chaude, presque épicée qui a la faculté de repousser les pucerons.

Elles sont par ailleurs de bonnes plantes mellifères pour les insectes pollinisateurs.

Sureau noir :

le purin de sureau est utilisé non dilué, en prévention pour lutter contre les attaques des altises, noctuelles, thrips et pucerons.

Tanaisie :

plantée sous les pêchers, elle éloigne les insectes volants nuisibles (lépidoptères) et est efficace pour repousser le coléoptère japonais des vignes et framboisiers.
On utilise la décoction non diluée contre les aleurodes, altises, fourmis, mouches des légumes, pucerons, papillons...

Tomate :

le purin de feuilles repousse la plupart des insectes (pucerons, altises, piéride, teigne ...) ; on peut accrocher le feuillage des tomates dans les branches des fruitiers.
Ses sécrétions racinaires inhibent la croissance des jeunes abricotiers.
Ses substances volatiles repoussent certains insectes qui attaquent les groseilles à maquereaux.

Valériane :

spécialiste du phosphore, elle attire les vers de terre (appliquer une fois par mois en été) et constitue un excellent tonique en pulvérisation.

Attention :

Fenouil et Absinthe (éloignent les papillons des charançons) ont une action d'inhibition de la croissance de certains légumes (tomates en particulier).

Espèces végétales dont les fleurs favorisent les auxiliaires :

Panais, carotte, fenouil, aneth, coriandre, angélique, anis, cerfeuil, marguerite, tournesol, topinambour, aster, verger d'or, achillée, nielle des blés, silène, lychnis, céraiste, lupin...

Plantes et arbustes à fleurs d'été exerçant une influence bénéfique :

Eglantier, sureau, buddleia, troène, verge d'or, bergamote, hysope, mélisse...

Bibliographie :

Guide pratique des associations de plantes en agriculture biodynamique - Hors série Nature et Progrès 1973

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Autour du prunier

Le prunier est rustique, croule souvent sous le poids des fruits et n’exige pas de taille fruitière annuelle. Beaucoup de parasites l’apprécient également : les pucerons peuvent même transmettre un redoutable virus, la sharka. Ces plantes présentées ici vous aideront à éloigner les parasites.


• Le framboisier : Celui-ci fournit d’excellents refuges aux insectes auxiliaires, ceux qui s’attaquent aux pucerons par exemple. Comment faire : Plantez les framboisiers sur un rang ou en parc à proximité du prunier en prenant garde quand même que cela ne vous empêche pas de cueillir les fruits en été !


• Les camomilles : Les bandes fleuries au pied des arbres fruitiers rendent de multiples services au jardinier. Les plantes de la famille des Astéracées, à laquelle appartiennent la camomille, le bleuet et la tanaisie, attirent les insectes prédateurs des parasites des arbres fruitiers.

La grande camomille est en fait une tanaisie, Tanacetum parthenium. Ce cultivar ‘Aureum’ au feuillage vert clair est très décoratif. Sa forte odeur repousse des ravageurs mais attire les coccinelles. La camomille en infusion et pulvérisée sur le feuillage est connue pour renforcer les défenses des jeunes plantes contre les maladies. Appliquée tôt en saison, elle repousserait les premières attaques de pucerons. Il s’agit dans ce cas de la camomille allemande ou petite camomille (Matricaria reticutita). Son nectar attire les insectes. Comment faire : La grande camomille peut être plantée autour du pied de l’arbre fruitier. C’est une vivace à courte durée de vie mais elle se propage facilement. Quant à la petite camomille, associez-la à d’autres annuelles ou créer des mélanges prêts à semer et créez une prairie fleurie à proximité de vos pruniers.


• Le bleuet : Le bleuet est une plante massicote, comme la camomille, le coquelicot, la nielle
des blés et toutes celles qui ont l’habitude de pousser dans les cultures agricoles. Aux côtés de l’annuel bleuet des champs, Centaure
cyanus, ajoutez quelques espèces vivaces comme C. montana aux mélanges fleuris.
Comment faire : Associez bleuet, camomille, coquelicot à des fleurs à longue floraison comme
celle du Cosmos bipinnatus et du zinnia pour prolonger l’effet. L’association du chrysanthème
des moissons à la nielle des blés est très efficace pour attirer les prédateurs des pucerons.


• La tanaisie : Elle est indispensable au prunier ! La tanaisie commune, Tanacetum vulgare, ou
herbe aux vers, est utilisée en médecine pour ses propriétés vermifuges. Cela se vérifie sur le
prunier : une décoction éloigne le ver de la prune. La plante attire aussi une foule d’insectes.
Les coccinelles en raffolent. Comment faire : Plonger 40 g de feuilles de tanaisie en morceau
dans un litre d’eau et laisser macérer 1 jour. Chauffer le mélange, 20 min. Laisser refroidir.

 

Autour du pêcher

Un arbre suffit pour s’assurer une fructification. Cela autorise l’installation d’un pêcher dans tous les jardins, même les plus étriqués, à condition de lui offrir le meilleur coin, d’adapter sa forme au climat et de lui associer ces quelques plantes qui le protègeront des pucerons, la tordeuse et de la cloque.


• Le muscari : La floraison précoce du pêcher lui coûte parfois très cher, les années où le temps est froid et le ciel couvert. Les abeilles et bourdons ne sortent pas et la pollinisation est difficile. Si vous ne pouvez pas agir sur le climat, vous pouvez vous arranger pour bien fleurir le jardin en avril. Multipliez les plantations de bulbes, et en particulier de muscari, près des arbres fruitiers. Comment faire : Le muscari comme le narcisse et le crocus se plaisent partout et se naturalisent facilement dans une prairie ou un gazon. Si votre espace est restreint, quelques potées associant muscaris, myosotis, Anemone blanda seront du plus bel effet

• Le fraisier : En plus d’offrir de délicieuses recettes estivales, l’association du fraisier au pêcher soulage le jardinier dans sa traque des prédateurs. Grâce à sa densité de feuillage, le fraisier abrite les prédateurs de la tordeuse orientale du pêcher, chenille qui s’attaque également aux abricotiers. Comment faire : La cohabitation des deux cultures est facile à organiser au jardin. Quelques mètres entre les deux suffisent. Le bénéfice peut néanmoins être observé au-delà de 10 mètres surtout si, entre les deux cultures, vous multipliez les points de relais qui permettent aux insectes prédateurs de se reposer avant de poursuivre le chemin. Haies et prairies sont d’excellents relais

• La verge d’or : Sous le nom de verge d’or se cachent plusieurs vivaces répondant au nom de genre Solidago, ici S. rugosa. Elles ont toutes en commun d’offrir une cascade de fleurs jaunes, du plein été jusqu’aux portes de l’automne. Celles-ci sont visitées par une quantité d’insectes, attirés par la promesse de récolte abondante de nectar et de pollen. Certes, la verge d’or fleurit bien après le pêcher. Le bénéfice est secondaire, permettant de fidéliser les insectes pollinisateurs en leur assurant le couvert à un moment où la nourriture a tendance à manquer. Les Solidago abritent également les prédateurs de ravageurs du pêcher. Comment faire : Installez-la au pied des arbres fruitiers. Quelques plants suffisent car elle s’étale volontiers. Tous les types de sol lui conviennent. En sol plus frais, les asters vous offrent les mêmes bénéfices.


• L’ail des ours : Tous les représentants du genre Allium sont de bons compagnons pour le pêcher parce qu’ils sentent le soufre ! Les pucerons, en particulier le puceron vert du pêcher, et les acariens ont horreur de son odeur ! Cela fait mourir insectes, nématodes et bactéries lorsqu’il est broyé et pulvérisé sur les plantes.  Comment faire : Alliez l’utile à l’esthétique en plantant l’ail des ours, Allium ursinum, sous la ramure des arbres fruitiers. Celui-ci se satisfait d’une exposition à mi-ombre et on le dit plus concentré en principes actifs que l’ail cultivé. L’extrait d’ail est obtenu en broyant 100 g d’ail frais, à laisser macérer dans 5 l d’eau après ébullition.

 

Autour du groseillier à grappes

Il se plie à toutes situations pourvu que le terrain ne soit ni trop calcaire ni trop lourd. En dehors des oiseaux qui raffolent des baies, acariens, pucerons et rouille s’attaquent volontiers à l’arbuste. Un filet tiendra les premiers à distance, ces plantes feront de même sur les autres.


• L’oignon : Il est très convoité au potager pour ses propriétés répulsives sur les ravageurs en particulier.Comment faire : Implanté au potager, le groseillier à grappes profitera du voisinage de la culture d’oignons. Dans les premières années de culture de l’arbuste, vous pouvez même aller jusqu’à planter quelques bulbes d’oignons au pied des groseilliers et entre les arbustes. Une décoction l’associant à l’oignon renforce encore l’effet contre les pucerons et les punaises La décoction se prépare à partir de 50 g d’ail et 500 g d’oignon, hachés grossièrement et plongés dans 10 litres d’eau bouillante. La macération dure une nuit. À pulvériser ensuite sans dilution.

• L’absinthe : Artemisia absinthium est surtout connue au travers de la liqueur à mauvaise réputation. Outre la thuyone, accusée de provoquer des troubles nerveux chez l’humain, de nombreux autres composés font apprécier l’absinthe au jardin. Sur le groseillier à grappes, cette vivace perturberait l’installation de la rouille, responsable des petites pustules jaune orangé trouvées au revers des feuilles et de la défoliation de l’arbuste. La ciboulette et la tanaisie auraient le même effet. Comment faire : L’absinthe est accessoirement une plante intéressante pour son feuillage finement découpé et argenté et son imposante silhouette. Utilisez-la comme une plante ornementale entre les pieds de groseilliers par exemple, en prenant soin de bien espacer chaque plant. Attention, sa riche composition aromatique n’est pas toujours bien tolérée par ses voisines.

• La carotte : Puisque des oignons sont déjà prévus à proximité de vos groseilliers (voir commentaire précédent), profitez-en pour joindre des carottes. L’oignon protégera la carotte de la mouche et inversement, la seconde éloignera le thrips du premier. Sur le groseillier, c’est surtout sa floraison qui intéresse, car elle attire une quantité d’insectes prédateurs de pucerons. Les Ombellifères sont, comme les Astéracées, appréciées des insectes pour leur nectar. Comment faire : Le groseillier profitera de la proximité des cultures du potager. Sa taille raisonnable et sa faible emprise dans le sol autorisent cette promiscuité. Loin du potager, optez pour les mélanges pour prairies fleuries enrichies de graines de carottes sauvages.

 

Autour du pommier

Cette espèce fruitière est celle qui profite le mieux du voisinage de massifs de fleurs, sauvages ou cultivées. De nombreux ravageurs convoitent la pomme, des redoutables pucerons cendrés, aux cochenilles en passant par les acariens, carpocapse, mineuses. D’où l’importance d’attirer leurs prédateurs.


• La capucine : On connaît la capucine pour sa propension à concentrer les populations de pucerons noirs ; on connaît moins ses effets bénéfiques sur le pommier. Ils sont multiples pourtant. Sa végétation, exubérante, couvre bien le sol. Plantée au pied de l’arbre, cette annuelle limite efficacement le développement des mauvaises herbes. Elle sert d’abri à de nombreux autres insectes, à commencer par les prédateurs des pucerons mais aussi ceux de la chenille du carpocapse, le ver de la pomme. Des écrits lui prêtent également une action contre les pucerons lanigères par la diffusion dans le sol d’une substance qu’ils détestent. Comment faire : En avril-mai, semez en place les graines de capucine au pied des pommiers. En ville, utilisez cette annuelle dans des pots et des jardinières. Elle se ressème facilement.

• Le raifort : Cette plante vivace de la famille des Brassicacées est connue pour son effet protecteur contre les maladies cryptogamiques des arbres fruitiers, c’est-à-dire celles qui résultent d’attaques de champignons. Armoracia rusticana, le raifort, agirait contre la moniliose, l’oïdium et la cloque du pêcher également. La ciboulette plantée au pied du pommier a les mêmes effets. Comment faire : En raison de son important enracinement, il est plus aisé de planter le raifort autour ou entre les arbres plutôt qu’à leur pied.

• La ciboulette plantée au pied du pommier a les mêmes effets.

• L'alysse : Lobularia maritima n’a pas d’équivalent pour attirer petites guêpes, abeilles, bourdons et araignées. Son parfum témoigne de sa richesse en nectar. Comme la majorité des plantes annuelles, malgré un cycle de vie court, elle permet l’installation d’un écosystème en un temps record. Le zinnia est doté des mêmes avantages. Comment faire : Occupez-vous des massifs de fleurs et des prairies fleuries le plus tôt possible, soit dès la fin des grosses gelées. Un semis précoce avancera la période de floraison et protégera les arbres fruitiers avant que les ravageurs n’exercent une pression trop forte.


• Le pommier d’ornement : La pollinisation croisée améliore la fructification des pommiers. Si, pour des raisons de place, vous ne pouvez pas ajouter quelques variétés, juteuses, et réputées bonnes pollinisatrices comme ‘Reine des Reinettes’ et ‘Golden Delicious’, pensez aux pommiers d’ornement comme ce ‘Red Jewel’, aux petites pommes lustrées. Les cultivars ‘Evereste’ et ‘Golden Hornet’ sont également intéressants. Comment faire : Invitez les pommiers au jardin d’ornement ! Ils méritent d’être mis en scène quelles que soient leurs formes, libres ou palissées. En fin d’été, l’association du pommier en fruit et des asters est des plus réussies. Ainsi dispersés dans le jardin, il sera aussi plus facile de leur associer quelques pommiers d’ornement.

 

Amies du Framboisier (source: H.Coves)

- Autres infos:

La rue : la plus amère des "bonnes herbes", est une excellente répulsive.
Les insectes parasites détestent son odeur âcre et amère au plus haut point :
quelques feuilles de rue posées sur des nids de pucerons les font disparaître.
Son purin est aussi efficace.
Les feuilles peuvent être séchées pour préparer une poudre à maint usage :
- les semences enduites de poudre avant d'être mises en terre sont protégées contre la plupart des parasites.
- la poudre épandue autour des jeunes plants les préservera des insectes.
Elle est une bonne compagne pour les framboisiers.

 

Les menthes : toutes les espèces possèdent une odeur caractéristique, avec de nombreuses nuances. Elles ont la faculté de repousser nombres d'insectes parasites.
Elle repousse la fourmi et donc lutte contre les pucerons noirs (amenés par les fourmis).

La menthe attire aussi plusieurs espèces de mouches bénéfiques.
Menthe poivrée (mentha piperita) est la meilleure variété à utiliser à cause de son odeur très forte.
Une aspersion de menthe poivrée écarte les rongeurs et quelques brins placés près des bulbes et des semences aideront à les protéger des carnivores (à la réserve ou durant les semis).
Les tiges sont coupées durant l'été et mises à sécher : la poudre de feuilles pourra être utilisée toute l'année.
Menthe Pouliot (mentha pulegium) appelée "herbe aux puces" possède une odeur que détestent les fourmis, les moustiques, les mouches et les puces des chiens et des chats. Elle repousse également les altises.

 

Autres sources et ressources :

 

- Ferme du Bec Hellouin (P. et C. Hervé-Gruyer, Normandie, Centre de Formation): www.fermedubec.com/

 

- La Forêt nourricière (F. Nathié, Bretagne, Centre de Formation) :  www.laforetnourriciere.org/

 

 

- Forêt-Jardin des Fraternités ouvrières, (Mr et Me Cardon, Belgique) : fraternitesouvrieres.over-blog.com/

 

 

- Brin de Paille Alsace, (C. Köppel, Alsace, Centre de Formation ) : bdpalsace.fr

     Voir:

        - "Varietes adaptees a la permaculture dans Est de la France" (bdpalsace.fr).

        et

        - Comment Reproduire facilement végétaux lignés (Bouture à l'étouffée) :

             www.youtube.com/watch?v=sS7ZzQRndBU

 

- Ferme du Krameterhof de Sepp et Joseph Holzer

    (Holzer Permaculture, Autriche, Centre de formation ): www.krameterhof.at

     - Recréer des paysages aquatiques complêts, Conduite des fruitiers, Créer des bassins bien intégrés :

 

- Université populaire de Permaculture ( Centre de Formation) :

www.permaculturefrance.org/

  

 

- Le Verger-épicerie de Stéfan Sobkowiak (Québec)

    Sa video de présentation (10 mn) www.youtube.com/watch?v=zn6v5cLhRTw

                

 

- Les ''Guildes autour des fruitiers'' de  « Permaculture Design » .

(Centre de Formation), www.permaculturedesign.fr

Des fiches de conception que l'on peut acheter sur le site web de « Permaculture Design » pour découvrir des listes de plantes à associer autour des fruitiers,

et une stratégie culturale qui utilise au mieux le soleil, l’eau, le temps et l’espace avec un model d’associations vertueuses :

  • diversifié

  • aux associations de végétaux multi-étagés

  • très dense
  • 
qui va optimiser les ressources disponibles comme le soleil, l’eau, et les nutriments

  • où les plantes et êtres vivants se soutiennent mutuellement et s’apportent des services afin de survivre et de prospérer.

Exemple, La Guilde "Autour du Pêcher" :  www.permaculturedesign.fr

(Guildes disponibles :  Pecher, cerisier, poirier, pommier, prunier, noisetier, noyer, châtaignier, kaki, kiwi, vigne, ….Haie des abeilles,…)